🌎La Réglementation Environnementale (RE) 2020, parlons-en !

Un peu d’histoire…

La 1^ère réglementation thermique a vu le jour en 1974 à la suite du choc pétrolier. Au rythme d’une par décennie, les réglementations se sont succédées jusqu’à celle de 2012, toujours en vigueur. Objectif : réduire les consommations énergétiques des bâtiments.

Par ailleurs, la France a pris un engagement important dans la lutte contre le réchauffement climatique en signant l’accord de Paris 2015. Les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer. La loi énergie-climat prévoit d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et la RE 2020 va participer à cet objectif.

Présentation de la RE 2020 et de ses objectifs :

Le Ministère de la Transition écologique a présenté le 24 novembre 2020 le texte de la nouvelle réglementation environnementale applicable à l’été 2021. La sobriété énergétique est la clef de cette réforme. Son objectif est de réduire la consommation énergétique des logements neufs, leurs émissions de CO2 et garantir la fraîcheur des logements lors des épisodes caniculaires.

Elle a pour ambition d’ici 2030 de faire baisser de 30% les gaz à effet de serre ainsi que la consommation d’énergie des logements neufs en se dirigeant vers une consommation d’une énergie décarbonée.

De fait, la disparition du chauffage au gaz est attendue dans les constructions individuelles neuves dès l’été 2021 et plus progressivement jusqu’en 2024 pour les logements collectifs neufs.

Le bois, la biomasse, les pompes à chaleur et la géothermie seront privilégiés.

Les 3 objectifs principaux de la RE 2020 vus en détails :

1/ Donner la priorité à la sobriété énergétique et à la décarbonisation de l’énergie :

La meilleure énergie étant celle qu’on ne consomme pas, la RE 2020 impose un niveau élevé d’exigence des performances de l’isolation dès la conception des bâtiments. De fait, ils seront moins énergivores. La RE 2020 prévoit également l’élimination des énergies fossiles au profit des énergies décarbonées*.

Les chauffages électriques (radiateurs à effet joule, communément appelés les « grille pains ») seront définitivement bannis des nouvelles constructions en raison de leur peu d’efficacité et de leur nature énergivore.

2/ Diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments :

La RE 2020 a pour ambition de prendre en compte l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments dans leur cycle de vie, c’est-à-dire depuis la construction jusqu’à la démolition. C’est une transformation profonde de la manière de construire qui est envisagée, le plus souvent avec du bois et des matériaux biosourcés**.

3/ Garantir la fraîcheur en cas de forte chaleur :

Les bâtiments de demain seront adaptés au changement climatique et seront confortables lors des vagues de chaleur. Malgré la RT 2012, de nombreux inconforts dans les bâtiments construits ont été relevés.

Les conséquences de le RE 2020

La sortie des énergies fossiles des constructions neuves est programmée pour 2024.

Concrètement, en fixant un seuil d’émission de CO2 très bas (4kg par m2 et par an pour les logements individuels et un échéancier plus souple pour les logements collectifs), la RE 2020 oblige les professionnels du gaz à proposer des chaudières à gaz hybride pour un logement neuf.

Les professionnels du monde gazier ont beaucoup investi dans le développement du gaz vert et accuse le gouvernement de ne pas en tenir compte. Certains d’entre eux (GRDF par exemple) souhaite que le gaz vert*** soit clairement reconnu dans la RE 2020 car il émet 10 fois moins de CO2 que le gaz naturel. Affaire à suivre…

*Les énergies décarbonées sont centrées sur la chaleur renouvelable telle que les pompes à chaleur, la biomasse… A l’inverse des énergies fossiles tels que le gaz naturel, le pétrole…

** Les matériaux biosourcés sont la paille, le chènevotte (chanvre), le liège, le lin, etc…

***Le gaz vert est issu de matières organiques tels que déchets industriels ou ménagers, d’origine animale ou végétale. Ce gaz est libéré par les matières organiques lors de leur décomposition, selon un processus de fermentation, aussi appelé méthanisation (car le biogaz est composé de 50 à 70 % de méthane). La production du biogaz a ainsi pour principe la valorisation des déchets organiques combinée à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre.